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Gabon : Qui est le véritable coupable des événements du 20 décembre ?

Gabon : Qui est le véritable coupable des événements du 20 décembre ?

Le pouvoir qui semble pris à son propre piège se débat pour tenter de s'en sortir, alors qu'il s'est empêtré dans une affaire dont lui seul est le principal responsable. Et ses déclarations contradictoires, et les vidéos qu'il fait monter et publie à la hâte pour rejeter la responsabilité sur l'opposition concourent plus à l'enfoncer qu'à le disculper. Une chronologie des faits nous permet d'établir la responsabilité de ce pouvoir en manque de sagesse et dont les signes de panique n'échappent à personne.

ACTE I

Après avoir annoncé lors de sa première sortie, qu'une plainte sera déposée devant les juridictions pour que la lumière soit faite sur l'authenticité de l'acte de naissance d'ail Bongo, le Front Uni Pour l'Alternance décidé passer à l'acte le 13 novembre 2014 accompagné par ses partisans. Cette initiative est qualifier de marche non autorisée par le pouvoir qui déploie un important dispositif militaire pour empêcher le dépôt de cette plaint, pendant qu'il procède au recrutement des jeunes dans les quartiers pauvres et organise une contremarche qui se serait inévitablement soldé par des affrontements dont l'issue était connue du pouvoir. Sur ordres des ministres de la défense et de l'intérieur, Gendarmes et policiers chargent les leaders du Front et leurs accompagnateurs. Bilan un blessé grave brûlé pas une bombe lacrymogène tirée à bout portant par les forces chargées de la sécurité et de la défense du pouvoir.

ACTE II

Le front organise un meeting à Port-Gentil. D'abord interdit, puis autorisé par le gouverneur de l'Ogooué-Maritime, celui-ci se déroule sans heurts, les forces de sécurité ayant jouer leur rôle en encadrant la manifestation. Malgré la consigne donnée aux hôtels de la place, leur demandant de ne pas accueillir les délégations du front, tout se passa dans un calme inattendu pour une ville aussi frondeuse que Port-gentil.

ACTE III

Au lendemain du retour de certains leaders du front ayant pris part au congrès de la Convention de le Diaspora Gabonaise à Paris, le Front Uni Pour l'Alternance annonce la tenue d'un meeting à Libreville, pour le 20 décembre 2014. Le 17 décembre, et ce conformément à la loi, le ministre de l'intérieur reçoit un courrier de déclaration dudit meeting, faite par les organisateurs de la réunion que sont les responsables des partis politiques suivants, EPI, PGP, RNB, UDPS et l’URDP.publique, comme lui-même l'a reconnu dans son communiqué publié le 19 décembre 2014. Ce communiqué indique clairement que «leur requête était conforme aux dispositions de la loi n° 48/60 du 8 juin 1960, notamment en son article 6 qui traite des délais de saisine d’une part, et d’autre part de la loi n° 16/2011 du 14 février 2012 portant modification de la loi n° 24/96 du 6 juin 1996 relative aux partis politiques ; en ce sens qu’ils sont légalement constitués et que celle ci ayant reçu l’assentiment de son département ministériel pour la tenue de ce meeting, des instructions avaient déjà été données aux Forces de Police Nationale pour sa sécurisation».

C'est donc muni de cet accord que les organisateurs ont indiqué le lieu et l'heure du meeting, et procédé aux actions de mobilisation de leurs partisans.

ACTE IV

A moins de 24 heures de la manifestation, le ministre de l'intérieur qui avait déjà assurer Le Prof. Kombila et Mr Mouity Nzamba, publie un communiqué dans lequel il est dit avoir : «fait observer à ses interlocuteurs, ainsi qu’ils l’ont reconnu eux-mêmes, que pourraient prendre également part à cette rencontre des citoyens se réclamant des structures politiques non reconnues, qui appellent ouvertement à l’insurrection et à la désobéissance civile». Que redoutait donc le pouvoir à travers son ministre de l'intérieur ? Une insurrection ou une désobéissance civile suite à ce meeting ? Quelle loi interdit à des citoyens jouissant de leurs droits civiques, même se réclamant des structures politiques non reconnues, de prendre part à une réunion publique organisée par des partis politique légalement reconnus ?

Se servant donc de cet argument et de la remarque des leaders politiques de l’opposition qui ont attiré son attention sur des informations selon lesquelles «des personnes mal intentionnées projetteraient de perturber leur manifestation», pour solliciter une sécurisation de leur meeting, le ministre de l'intérieur, plutôt que de mettre en place un dispositif sécuritaire et susceptible de veiller au maintien de l'ordre pendant le meeting, Mr n'a trouvé que la lumineuse idée de conclure : «ce faisceau d’informations concordantes sur d’éventuelles infiltrations et perturbations qui pourraient entrainer de possibles troubles à l’ordre public, ont amené le ministre de l’Intérieur à reconsidérer sa position» et de déclarer la veille au soir, que «le meeting prévu ce samedi 20 décembre 2014 à 13 heures à Rio est interdit». La loi dispose-t-elle que la réponse du ministre de l'intérieur aux organisateurs d'une réunion publique leur soit communiquée par voie de presse et ce, à quelques heures de la manifestation ?

Cette interdiction provenant d'un ministre ayant participé à la constitution de la caution d'Ali'9 pour l'élection présidentielle en 2016 aurait-elle suffit pour démobiliser les partisans du front et les convaincre de ne pas effectuer le déplacement de Rio, alors qu'aucun mot d'ordre n'était venu des organisateurs ? Si Mr le super ministre de l'intérieur avait eu un brin de sagesse et mis de coté leur orgueil et leur arrogance, il aurait négocier avec les organisateurs, un report de la manifestation et ouvert les antennes des chaînes publiques prises en otage par le pouvoir, pour l'annoncer à leurs partisans. Pour ne l'avoir pas fait, il savait très bien ce qui allait se passer et comment le pouvoir comptait agir face au peuple.

ACTE V

Conscient de ce que cette interdiction ne sera observée ni par les leaders du front qui s'en tenaient à l'accord préalable, ni par les partisanes du Front Uni de l'Opposition pour l'Alternance, le pouvoir procède dans la nuit du 19 au 20 décembre, à un rituel magico-satanique dissuasif sur le lieu du meeting, alors qu'une unité de gendarmerie y est postée jour et nuit.

Gabon : Qui est le véritable coupable des événements du 20 décembre ?

Puis, sur réquisition de Bongo II, dont les questions de défense et de sécurité relèvent de son autorité directe, n'a pas hésité à mettre face aux populations civiles et sans armes, toutes les catégories constituant la force publique. Qu'elles étaient leurs missions quand on sait que certaines unités disposaient de fusils de guerre et de balles réelles ? Résultat, plusieurs arrestations arbitraires opérées dans des domiciles, et même les églises, plusieurs morts dont le compatriote Bruno Mboulou Beka, lâchement abattu par des tueurs du pouvoir, appartenant à une unité d'élite spéciale au niveau de l'échangeur du PK 5, non loin du carrefour Rio, contrairement aux déclarations mensongères de Guy Bertrand Mapangou, dame Sidonie Flore Ouwé, procureur de la République et Bongo II.

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Au vu de ce qui précède et compte tenu des tensions politiques et sociales qui prévalent depuis plusieurs mois au Gabon, à qui incombe la responsabilité des dégâts causés par le déploiement disproportionné des forces de défense et de sécurité chargées de la répression du peuple ?

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