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#gabon: GABON : Assassinat de Mboulou Beka, Le doyen des juges d’instructionsaisi dès ce matin

#gabon: GABON : Assassinat de Mboulou Beka, Le doyen des juges d’instructionsaisi dès ce matin

Une plainte sera déposée à son cabinet au tribunal deLibreville par les ayants droit de Mboulou Beka, assassiné parles forces de sécurité, le 20 décembre 2014. Le Centre pour lapromotion de la démocratie et des droits de l’homme s’est asso-cié à cette initiative

(Jean Michel Sylvain)

Cette décision d’ester en justice aujourd’hui, à laquelle s’est joint le Centre pour la promotion de la démocratie et de défense des droits de l’homme (CDDH), fait suite, confiera-t-elle, à une longue concertation qu’elle a eue la veille avec ses clients. C’est du reste pour cela qu’elle s’étonne qu’au-même moment, sans l’accord des personnes concernées au premier chef par ce drame, « … des gens puissent annoncer la sortie du corps de Mboulou Beka pour ce mardi, alors que la famille biologique du disparu a entamé une autre démarche ». Elle conclura par cet avertissement : « L’Etat a voulu le corps de Mboulou Beka, eh bien, ilpourra le garder même durant les 20 années à venir, tant que la procédure engagée n’aura pas abouti. Toute personne qui ira assister à cette mascarade prétendument au nom de la famille devra s’attendre de ma part à des poursuites judiciaires.»

Sur le fond de la plainte, l’avocat, qui a cité dans ce document les sieurs Ali Bongo Ondimba, Daniel Ona Ondo, Ernest MpouhoEpigat, Guy Bertrand Mapangou, Jean Claude Ella Ekhoga, Rock Onganga, Jean Ekoua et Alioune Djibril Ibaba comme représentants de l’Etat gabonais, poursuit celui-ci sur le seul plan de la violationdes droits de l’homme de Mboulou Beka. Le tribunal, dans un tel contexte, aura beaucoup de mal à se dérober. Car, par cet assassinat, l’Etat a délibérément et volontairement violé « …les diverses dispositions des instruments internationaux des droits de l’homme auxquels le Gabon est Etat partie…». A savoir : la Charte africaine desdroits de l’homme et des peuples, notamment son article 4 qui garantit le droit à la vie. Droit que l’Etat gabonais a refusé à Mboulou Beka.

Le Pacte international relatif aux droits de civils et politiques,qui garantit le même droit à la vie en son article 6. Et la Déclarationuniverselle des droits de l’homme. Ce qui a amené l’avocat àconclure que « …monsieur Mboulou Beka a droit à une égale protection de la loi prévue par l’article 3 de la Charte…».

Sur la forme, l’avocat a choisi de passer par le juge d’instruction réputé pour son indépendance vis-à-vis du ministère de la Justice. Cequi n’est pas le cas du parquet qui représente l’Etat au sein du pouvoir judiciaire. L’Etat étant accusé d’avoir commis ce crime, l’avocat estime que seul un juge d’instruction est capable « …d’ouvrirune enquête efficace, afin de déterminer les circonstances dans lesquelles est intervenu l’assassinat de Mboulou Beka par les autoritésgabonaises, de veiller à ce que les auteurs de cet assassinat soient formellement identifiés, poursuivis et condamnés ».

Enfin, Maître Paulette Oyane Ondo n’a pas voulu aborder la question des réparations. « Le tribunal appréciera. Mais la vie n’a pas de prix. L’Etat qui a assassiné Mboulou Beka devra s’attendre à payer ce prix-là.» Ali Bongo Ondimba et Sidonie Flore Ouwe, le procureur de la République, qui pensaient que cette affaire était derrière eux, vont avoir un réveil difficile. La plainte de ce matin va inévitablement déboucher sur une demande d’autopsie. Celle-ci, la vraie, comme n’a cessé de le dire l’avocat de la famille, sera « réalisée par un médecin de leur choix, de préférence étranger». Et là, il n’y aura plus de possibilité d’user de faux-fuyants

Source : Échos Du Nord n° 268 du lundi 19 janvier 2015

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