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#Gabon : Ali Bongo contre les Myboto (fille et père), un procès qui promet

La plainte en diffamation contre Mme Chantal Myboto est sensée avoir été portée par le Président de République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, domicilié à la Présidence de la République, alors qu’il est connu de tous, qu’il est domicilié à la sablière. En réalité, c’est une plainte de M. Ali Bongo Ondimba occupant la fonction de Président de la République et non celle du Président de la République gabonaise contre Mme Chantal Myboto Gondjout ; même si son avocat a cru malin de placer la formule «son excellence » avant le nom du plaignant et d’y adjoindre sa fonction au lieu de sa profession. Il est clair que cette plainte n’est qu’une réplique à l’affaire opposant M. Ali Bongo Ondimba, à sa sœur Onaïda Maïsha Bongo Ondimba, devant tribunal de Nantes. Pour preuve, Monsieur n’est pas assisté par l’avocat de l’état gabonais, mais bien par son avocate personnelle, qui du reste l’assiste dans l’affaire privée de la succession d’Omar Bongo Ondimba.

Selon la défense d’Ali Bongo Ondimba, ce serait l’édition, la diffusion et la publication par Mme Chantal Myboto Gondjout, d’une affiche illustrant en fond, un des actes de naissance de ce dernier pour annoncer un meeting qualifié de politique, intitulé par les termes « Lève le voile sur un mensonge au sommet de l’état », que cette dernière aurait diffamé son client. Autrement dit, par cette affiche, Mme Chantal Myboto Gondjout aurait allégué ou imputé Ali Bongo Ondimba d’un fait qui porterait atteinte à son honneur et à sa considération. Ce qui serait pour son conseil, une attaque à sa vie privée. Or, l’avocat d’Ali Bongo ne peut prouver que Mme Chantal Myboto Gondjout est l’éditrice de cette affiche, que c’est elle qui l’aurait diffusée et publiée, encore moins que c’est elle qui serait à l’origine des termes « Lève le voile sur un mensonge au sommet de l’état ». Nous espérons qu’elle pourra faire la démonstration de ses affirmations.

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Pourtant, le monde entier se souvient de ce qu’à l’initiative de Donald Trump, la situation administrative du Président des États-Unis, M. Barack Obama, fut remise en cause, et que dans le cadre de la campagne pour sa réélection en 2012, Barack Obama dû cédé à la pression médiatico-politique en produisant le 27 avril 2011, son certificat de naissance authentique, complet et légal. Il ne se cacha pas derrière sa fonction en agitant le mouchoir de la vie privée et ne porta plainte ni à Donald Trump, ni à la presse qui avait re-divulgué ce document. Ainsi se comportent les Grands Hommes.

#Gabon : Ali Bongo contre les Myboto (fille et père), un procès qui promet

En ce qui concerne M. Ali Bongo Ondimba, les Gabonais se souviennent que c’est lui-même qui, en avril 2009, avait mis sur la place publique, le doute sur sa filiation. Ils se souviennent que c’est M. Luc Bengono Nsi qui lors des recours relatifs à la présidentielle anticipée de la même année, souleva devant la Cour Constitutionnelle, la question de l’inéligibilité d’Ali pour faux et usage de faux, sur la base d’un acte de naissance délivré par la mairie du 3ème arrondissement de Libreville sans en avoir qualité, vu que le bénéficiaire serait né en 1959 à Brazzaville et que la transcription d’un acte d’état civil établie à l’extérieur du Gabon relève de la compétence de la mairie du 1er arrondissement. Les Gabonais se souviennent également de ce que, c’est à travers un article du journal français « Le Monde », intitulée « Polémique sur les origines du président gabonais Ali Bongo » et publié le 02 décembre 2014, qu’ils découvrirent une photographie qui selon Le Monde, provenait d’un registre d’état civil que des proches de la présidence gabonaise affirmaient avoir découvert quelques semaines avant sa publication, dans les archives de la mairie de Brazzaville. (voir image)

#Gabon : Ali Bongo contre les Myboto (fille et père), un procès qui promet

Or, il se trouve que le fond dont parle Me Claude Dumont Beghi n’est rien d’autre que le document que des proches de la présidence gabonaise avaient envoyé au journal Le Monde en 2014, donc antérieur à l’ordonnance en référé du 12 novembre 2015. Il lui faudra par conséquent, démontrer que c’est Mme Chantal Myboto Gondjout qui l’avait fait publier dans le journal Le Monde, au mépris de ladite ordonnance.

A propos du respect de la vie privée d’Ali Bongo. Me Dumont Beghi ignorerait-elle que le concept « d’activité publique » ou de « personnage public » fait que des informations sont, à l’égard de certains individus, exclues du champ de la vie privée, du fait de leur fonction, comme celles relatives à l’état civil d’un Président de la République qui n’est pas un citoyen lambda ?

M. Michel Lascombes, professeur agrégé de droit public à l’Institut d’études politiques de Lille expliquait qu’en matière de respect de la vie privée d’un personnage public, «d’un point de vue constitutionnel, la question ne se pose pas. Il a les mêmes droits qu’un citoyen lambda. Néanmoins, aujourd’hui, les personnages publics ont une vie privée plus restreinte que le commun des mortels.» Il semble malheureusement que du point de vue juridique, ce que la justice aura à trancher, ce n’est pas la pseudo-diffamation, mais ce sera de savoir si l’édition et la diffusion de la publication ayant créé le litige est bien l’œuvre de Mme Chantal Myboto Gondjout d’une part, et si la publication de la déclaration de naissance d’Ali Bongo sur laquelle ils seraient les seuls à y voir la signature et le cachet de l’officier de l’état civil qui l’aurait pourtant rédigé, contribue à un débat d’intérêt général, étant donné qu’il s’agit ici d’une pièce à joindre à son dossier de candidature à la présidentielle prochaine.

Ali Bongo Ondimba n’aurait pas brigué la présidence du Gabon, que son acte de naissance n’intéresserait personne. Pour preuve, personne ne cherche à comprendre comment Kama Joséphine se retrouve-t-elle avec deux années de naissance (vers 1944 dans l’acte délivré à son fils par Nantes et le 21 janvier 1945 dans celui de la mairie du 3ème arrondissement). Ce procès d'Ali Bongo contre les Myboto (fille et père) sera certainement riche en couleur, surtout avec l'entrée en scène de papa !

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