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GABON : Qu'est-ce que les gabonais appellent-ils "Crime Rituel" ?

GABON : Qu'est-ce que les gabonais appellent-ils "Crime Rituel" ?

Lorsque le gouvernement gabonais, par la voix de de son chef en la personne du premier ministre tente maladroitement de banaliser le crime rituel en versant dans un débat sémantique, il veut tout simplement faire dans la diversion. C'est de la pure et simple distraction du peuple qui souffre dans sa chaire et crie "sécurité et justice". C'est ici le lieu de faire le constat qu'au Gabon, quand on occupe des hautes fonctions, l'on devient le plus beau, le plus élégant, le plus fort et surtout le plus intelligent, détenteur de la science infuse. Qui diantre a dit au premier ministre que le langage n'évolue pas et que tous les termes qu'il utilise pour s'exprimer aujourd'hui ont toujours exister ? Il est certainement indispensable de définir pour tous, ce qu'on entend par "crime rituel" au Gabon, où cette expression semble être née.

Il n'est un secret pour personne que, plusieurs termes et expressions naissent avec certains évènements, phénomènes, maux ou activités ; et l'usage leur donne une place dans le langage courant. Le cas du "SIDA" en est bien un exemple, à moins que monsieur Raymond Ndong Sima l’omniscient ne veuille dire qu'il connait le "Syndrome Immuno Déficitaire Acquis" (SIDA), depuis sa classe de CE1.

L'expression "Crime rituel" nait au Gabon dans les années 1970 avec un nouveau phénomène de crimes dont les corps des victimes sont retrouvés mutilés, organes prélevés. (langue, sexe, cœur, mains, cerveau, poumons, reins, etc.). L'arrestation par les forces de l'ordre, à cette époque, des premiers exécuteurs de ces crimes d'un autres genre, permettra de savoir que les organes prélevés étaient destinés à des rites particuliers et à la préparation des fétiches et autres talismans sensé selon ceux qui en font usage, procurer puissance, pouvoir, promotion, richesses et longévité, etc.(sic) Les sommes et parfois le matériel engagées dans ces opérations d'enlèvements, séquestrations et exécution des victimes, ont emmené les gabonais à pointer du doigt, les autorité nanties. En effet, l'on parlait à cette époque, de " La voiture noire". Avant cette période, crimes il y en avait mais pas de cette nature, avec autant de bestialité et de sadisme, et à but fétichiste.

Qu'est ce qu'un crime ?

Un crime est une infraction grave à la morale ou à la loi.

De ce fait, un crime n'est pas toujours un assassinat ou un meurtre le code pénal gabonais parle de

  • Crime contre la sureté extérieure et intérieure de l'état
  • Crime commis par un fonctionnaire
  • Crime contre la chose publique, Crime contre la paix publique
  • Crime contre les personnes, Crime envers l'enfant
  • Crime sur les biens

Qu'est-ce qu'un rite ou qu'appelle-t-on un rituel ?

Un rite est l'ensemble des règles et cérémonies en usage dans une religion ou un culte

Aussi, rituel est l'adjectif qualificatif qui détermine la nature d'un acte. et dans le cas d'espèce, tous les crime sur les personnes, entrainant à la mort n'étant pas commis dans les mêmes conditions et par les mêmes motivations, le crime commis dans le but de prélever les organes d'un homme, une femme ou un enfant dans le but en faire usage dans un rite, autrement dit, pour répondre aux règles et aux cérémonies de certains cultes démoniaques, et pour le distinguer du crime ordinaire sur la personne, le gabonais lui a adjoint l'adjectif qualificatif "rituel, d'où le terme "Crime rituel". (Crime respectant les règles prescrites par un culte). n'appartenant pas aux us et coutumes gabonaises, cette pratique émeut plus d'un, sauf leur auteurs, et suscite aujourd'hui de vives inquiétudes parmi les populations qui n'entendent plus rester passifs en attendant des autorités, une hypothétique solution qui tarde depuis toujours à venir pendant que le phénomène s'amplifie et prend des proportions de plus en plus alarmantes.

Pourtant, il n'en demeure pas moins que, le code pénal gabonais dispose en ses articles Article 210 & 211 que :

  • -Sera puni d’un emprisonnement de deux à cinq ans et d’une amende de 50.000 à 200.000 francs, ou l’une de ces deux peines seulement, quiconque aura participé à une transaction portant sur des restes ou ossements humains, ou se sera livré à des pratiques de sorcellerie, magie ou charlatanisme susceptibles de troubler l’ordre public ou de porter atteinte aux personnes ou à la propriété.
  • - Sans préjudice de l’application de l’article 229 en ce qui concerne le meurtre commis dans un but d’anthropophagie, tout acte d’anthropophagie, toute cession de chair humaine à titre onéreux ou gratuit faite dans le même but, sera puni de la réclusion criminelle à temps.

Et les articles 228 & 229 n'en disent pas moins.

L'article 228 : Seront punis comme coupables d’assassinat tous malfaiteurs, quelle que soit leur dénomination, qui, pour l’exécution de leurs crimes, emploient des tortures ou commettent des actes de barbarie.

Article 229 : Le meurtre emportera la peine de mort lorsqu’il aura précédé, accompagné ou suivi un autre crime. Le meurtre emportera également la peine de mort lorsqu’il aura eu pour objet soit de préparer, faciliter ou exécuter un délit, soit de favoriser la fuite ou d’assurer l’impunité des auteurs ou complices de ce délit. Sera de même puni de mort quiconque se sera rendu coupable d’un meurtre commis dans un but d’anthropophagie.
En tout autre cas, le coupable de meurtre sera puni de la réclusion criminelle à perpétu
ité.

Que veut donc insinuer le premier ministre en voulant se cacher derrière l'illégalité du terme "Crime rituel" et en parlant de "crime de sang" qui est aussi illégal que celui qu'il rejette parce que, nul part mentionné dans le code pénal gabonais ? Ne serait-ce pas là, une peur d'un mot qui décrit plus exactement l'un des maux dont souffre le Gabon et que les autorités tiennent à cacher au monde ?

Mais c'est peine perdu parce que les gabonais qualifieront toujours ces crimes de rituels et d'ailleurs, l'état n'avait pas lui-même en son temps, trouvé d'inconvénient à ce terme lorsqu'il légalisa l'Association de Lutte contre le Crimes Rituels (ALCR), acte qui par voie de fait a également légalisé le terme "Crime Rituel". Quelle autre légalisation de ce terme chercherait Mr Raymond Ndong Sima alors ?

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