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Pourquoi les auteurs gabonais veulent-ils une société de gestion collective ?

Pourquoi les auteurs gabonais veulent-ils une société de gestion collective ?

Pourquoi vouloir commencer par des voies qui ont montré leurs limites ailleurs, si nous voulons faire bien ?

L'Etat Gabonais qui s'entête à absolument imposer aux auteurs gabonais, une gestion de leurs droits par une structure publique semble faire fi de ce que, le droit d'auteur est un droit privé dont la gestion ne peut et doit être confiée à un établissement public, personne morale de droit public.

" Lorsque l'ONU a voulu consacrer par une déclaration solennelle les droits estimés essentiels, fondamentaux à la condition humaine, le droit d'auteur y a été intégré. La déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948, en son article 27.2. stipule : "Chacun a le droit à la protection des intérêts moraux et matériels découlant de toute production scientifique, littéraire ou artistique dont il est l'auteur".

Le droit d'auteur est dès lors devenu un droit essentiel que les Etats du monde entier ont l’obligation de reconnaître et de promouvoir.

Cet appel à la protection juridique des créateurs est une idée des temps dits modernes. C'est le 18ème siècle qui a vu la naissance du droit d'auteur. Auparavant les artistes étaient censés n'avoir pas besoin de cette protection. Leur talent était au service, non des hommes, mais du pouvoir : les puissances divines et leurs représentants sur terre (comme au Gabon). Mais avec l'invention de l'imprimerie et surtout l'organisation de la société marchande, l'art est devenu un bien économique et l'artiste avait à chercher sa place dans ce monde nouveau.

La disparition des Mécènes a modifié de façon radicale la situation de l'écrivain, du compositeur, du peintre ou sculpteur. L'auteur a dû revendiquer un statut en tant que travailleur, et des droits sur son oeuvre en tant qu'objet du commerce. Sur le plan matériel il se devait de trouver des moyens d'apaiser sa soif et sa faim. La nature l'oblige à manger 365 fois par an!

L'auteur a toujours gardé la nostalgie d'une époque où le talent ne s'évaluait pas. Pour lui la valeur de son art est inestimable : elle est absolue. Mais cet art représente bel et bien un profit pour le marchand qu'est l'éditeur, l'organisateur de spectacles, le producteur, le tenancier d'une galerie d'art ! L'auteur a compris qu'il n'était pas en mesure d'affronter seul, à titre individuel, tous les problèmes découlant de l'exploitation de son oeuvre. Il s'est choisi un représentant. La voie vers la gestion collective était tracée."

(Extrait du GUIDE SUR LA GESTION COLLECTIVE DES DROITS
D'AUTEUR)

L'état gabonais se doit de respecter la volonté des propriétaires du droit d'auteur, au lieu de s'imposer dans la gestion d'une propriété qui ne lui appartient ni de près, ni de loin. Au Sénégal par exemple, après une gestion décriée, du fait d'une trop forte implication de l'état, la création d'une société de gestion collective est d'actualité. Et le Chef de l'Etat sénégalais a su écouter les auteurs. Pourquoi au Gabon, tout doit être imposer, et les citoyens n'ont qu'à se soumettre ?

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