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#Gabon : Guy Christian Mavioga aurait-il perdu le sud ?

#Gabon : Guy Christian Mavioga aurait-il perdu le sud ?

Pour le politicien super hyper avisé qu'est Guy Christian Mavioga sa lecture très attentionnée de la résolution votée le 2 février par le Parlement européen sur la crise au Gabon, lui aurait permis d'observer que c'est à son sens, «un texte qui sème le doute et la confusion dans la conscience collective des politiciens non avisés».
Il affirme cependant, y avoir relevé ce qu'il pense être une faute majeure. À savoir que, si cette résolution met en doute les résultats de la présidentielle d’août 2016 et la légitimité de celui qui fut nommé vainqueur de ce scrutin, elle n’évoquerait nul part, la légalité qui selon lui, aurait bien plus d’intérêt que la légitimité.

De ce fait, le Professeur Guy Christian Mavioga ne s'est pas gêné de donner un cours magistral de droit aux eurodéputés, leur enseignant qu’«en droit, la légalité est le caractère de ce qui est légal ; c’est-à-dire conforme à la loi, qui ne transgresse pas la loi», et que la légitimité serait quant à elle, basée sur l’éthique et la morale qu'il estime aléatoire. «personne ne peut avoir tout le monde de son côté», dit-il pour consolider ses définitions. À titre d'exemples, il prend les cas d'impopularité de François Hollande en France et de Donald Trump aux Etats-Unis, pour soutenir qu’on peut exercer le pouvoir sans légitimité.

En conclusion, le porte-parole de la nouvelle minorité fait savoir à l'opinion que «les conclaves des députés européens n’engagent qu’eux-mêmes. Le Gabon, dans tous les cas, reste un Etat souverain, donc qui ne reçoit d’injonctions que de sa Constitution. Il n’est pas sous l’égide de l’Union Européenne, de l’Union Africaine ou de la communauté internationale...».

Commençons par rappeler à M. Guy Christian Mavioga que selon le dictionnaire juridique que nous avons pris la peine de consulter, (ce qu'il aurait dû faire pour évité le ridicule), «la «Légitimité» est la conformité à un principe supérieur qui dans une société et à un moment donné est considéré comme juste. La notion de légitimé ne recouvre pas celle de légalité qui est plus restreinte et qui caractérise ce qui est seulement conforme à la Loi.»

S'Il avait lu cette définition, il aurait certainement compris que le principe supérieur consacré par notre Constitution est celui selon lequel, «La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce directement, par le référendum ou par l'élection...», comme ce fut le cas le 27 août 2016. Et la lui voler en faveur d'un ministre et d'une Présidente de la Cour Constitutionnelle est une transgression de la loi.
Il aurait également compris que contrairement à ce qu'il croit, en droit, la légitimité n'est pas basée que sur l’éthique et la morale, elle constitue en même temps, un trait caractéristique de l'état de droit.
Car dans un Etat démocratique, le responsable politique tire sa légitimité de son élection par le plus grand nombre d'électeurs, et non de sa nomination par une institution dont le rôle devrait être celui de consacrer la légitimité obtenue, en la légalisant. Ce qu'elle devient après se règle à la fin du mandat, si toutefois le responsable politique la perd du fait de son incompétence.

Il est donc sur le plan de l'éthique, de la morale et du droit, extrêmement inquiétant et dangereux de voir dans un pays, un responsable politique tenir un langage aussi rétrograde tout en appelant ses compatriotes à un Dialogue qui permettra selon lui, de pallier les manquements décriés par les eurodéputés qu'il condamne, et permettrait de «rebâtir les institutions stables et crédibles» ; donc des institutions qu'implicitement, il reconnaît instables et pas du tout crédibles, ayant procédé à la nomination du putschiste en chef, légalisant un coup d'état militaro-électoro-institutionnel.

C'est à croire que pour Christian Mavioga, si une femme qui a volé un bébé dans une maternité, se fait délivrer avec la complicité d'un maire, un acte de naissance attestant qu'elle en est la mère, cela serait un fait banal qui ne nécessite pas qu'elle soit sanctionnée une fois rattrapée par la vérité. Et c'est ça la classe politique qui sera au Dialogue de la junte. Le Gabon est vraiment à terre !!!

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