29 Juin 2018
Lorsque des dirigeants d’un pays sont un peu sérieux et ont un minimum de respect pour le peuple, ils ne prennent pas les décisions à l’emporte-pièce. La crise que traverse le Gabon à une origine bien connue de tous. C’est d’abord et avant tout la mauvaise gouvernance et la calamiteuse gestion des finances publiques, par une poignée d’individus qui en ont fait des fonds personnels en procédant à un pillage à la tractopelle, et non la seule chute du prix du baril de pétrole. Si tant est que le pétrole en serait la cause, pourquoi ce réveil brutal, juste au moment où le cours du baril de pétrole frôle la barre des quatre-vingt (80) Dollars et que les taxes ont pris l’ascenseur ?
Lorsque l’on respecte le peuple et qu’on veut lui faire supporter ses errements, il faut commencer par lui rendre des comptes avant de solliciter des sacrifices de sa part comme si on avait des sujets en face de soi. Une telle crise aurait mérité qu’on convoque des états généraux, afin que toutes les forces vives de la nation procédant à un examen approfondi de la situation, au lieu d’un séminaire entre coauteurs du pillage.
Ce tableau permet de constater que :
Les plus favorisés dans l’ordre de grandeur seront :
Chacun pourrait se livrer à une analyse de ce tableau comparatif pour se faire sa propre idée du désordre organisé et de ce qui s’est avéré primordial pour les autorités en place, au mépris des alertes lancées par l’Union Nationale et bien d’autres leaders d’opinion. En se débarrassant de quelques-uns de ses collaborateurs, le chef de la junte n’aura fait que verser une goutte d’eau chaude sur un glacier. Nous y reviendrons dans une prochaine publication.
Comme si aucune leçon n’a été tirée, la loi de finances rectificative 2018 fait apparaitre en prévision pour les Entités Autonomes, les Institutions, la Défense et la Sécurité, un plafond d’autorisation d’emplois de 34 751 agents, soit 32,89 % des effectifs de la fonction publique, absorbant une masse salariale de 218 596 316 796 F CFA, soit 34,11 % de la masse salariale totale.
Au regard des éléments de ce tableau et bien d’autres, inscrits dans la loi des finances rectificative 2018, l’on est en droit de se demander si les émergents ont une réelle volonté d’assainir les finances publiques, et si en détournant leur regard de certains secteurs qui alourdissent inutilement les charges de l’état pour s’attaquer aux petits agents publics, ils ne feraient pas preuve d’un manque de sérieux.