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#Gabon : SI LES PARTISANS DE L’OPPOSITION SE DÉBARRASSENT DU FATALISME, UN CHANGEMENT INTERVIENDRA A LA BASE

Une analyse de certaines données électorales amène à douter de l’idée selon laquelle depuis le retour au multipartisme, l’opposition a toujours remporté toutes les élections, présidentielles, législatives et locales, mais a à chaque fois été déclarée perdante. Si cela est vrai pour les présidentielles, on ne saurait en dire autant des élections législatives et locales.  


« Les mêmes causes produisent les mêmes effets », a-t-on coutume d’entendre dans le milieu des partisans de l’opposition, justifiant un fatalisme ambiant. La réalité, sauf preuves contraires est que l’opposition n’a jamais pris le temps de procéder à une analyse objective affin de déterminer ces causes dont les effets ont toujours produit leurs échecs. Les partis politiques de l’opposition et leurs candidats malheureux ont souvent choisi la voie de la facilité. Celle de conclure que l'unique cause serait la fraude congénitale  du parti au pouvoir et ses alliés, avec la complicité des institutions en charge des élections. Une fois cela dit, il n’est plus nécessaire de rechercher quelque autre cause qui soit responsable de leurs débâcles. 

Si l’argument de la fraude s’est avéré vrai par endroits, personne n'a cherché les causes ayant facilité cette fraude et les moyens y remédier. Les candidats perdants dans les urnes, choisissent plutôt d’user de l’argument tout trouvé, au point de le cristalliser dans la conscience des leurs qu’ils ont fini par les plonger dans un fatalisme dévastateur, alors que très peu de candidats malheureux aux élections législatives ou locales, ont pu apporter procès-verbaux à l’appui, la preuve de leur victoire volée.

PARMI LES CAUSES QUI PRODUISENT TOUJOURS LES MÊMES EFFETS, L’ABSTENTION DES PARTISANS DE L’OPPOSITION EN EST UNE.

Il est courant d’entendre les partisans de l’opposition dire « le peuple a toujours fait sa part en allant voter, mais le pouvoir vole toujours les victoires de l’opposition ». Or, à l’épreuve des chiffres, cette affirmation tombe d’elle-même, tant ceux qui la soutiennent ne disent pas la vérité. Pour preuves :
En septembre-octobre 1990, eurent lieu dans un contexte tumultueux, les premières élections législatives pluralistes d’après l’ère du monopartisme. Déterminés à assurer une victoire à leur camp, les partisans de l’opposition  ne firent pas l'économie de leur participation. On enregistra alors une taux de participation d’un peu plus de 80 %. N’eut été le mot d’ordre de boycott lancé par le leader du Morena des bûcherons, père MBA ABESSOLE, l’Opposition aurait sans nul doute raflée la mise. Mais malgré cela, elle remportera cinquante-sept (57) sièges partagés entre sept partis de l’opposition, contre soixante-trois (63) pour le PDG à qui le manque de majorité qualifiée des 2/3 n’autorisera aucune marge de manœuvre parlementaire.


PUIS COMMENCERA LA DESCENTE AUX ENFERS
Après la présidentielle de décembre 1993, de faux résultats déclarant Omar BONGO vainqueur, furent annoncés par Antoine Depadoux MBOUMBOU MIYAKOU, alors que le dépouillement des résultats de la province de l’Estuaire était encore en cours. Le taux de participation à cette élection fut de 88,08 %. Soit un peu plus que celui des législatives de 1990.

Le référendum de juillet 1995 suite aux accords de Paris nés de la crise électorale issue du coup d’état électoral de 1993, enregistra un taux de participation de 63,45 %. Malgré ce taux au-dessus de la moyenne, celui des législatives de décembre 1996, ne sera que de 26,2 %, pour une abstention de 73,8 % émanant majoritairement des partisans de l’opposition, encore marqués par les faux résultats de la présidentielle de 1993, pendant que les pédégistes marquaient leur présence dans les bureaux de vote et permirent à leur parti de remporter une majorité qualifiée de 81 sièges sur 120 après le second tour, renforcée par les 5 sièges de ses alliés. L’opposition en perdit 32 pour ne récolter que 25 sièges. Le PDG transformera alors l’Assemblée nationale en simple « boite aux lettres » et en profitera pour réviser la Constitution consensuelle de 1991, en modifiant 30 articles par la loi n° 1/97 du 22 avril 1997 et 24 autres au moyen de la loi n° 14/2000, du 11 octobre 2000.

A la présidentielle de 1998, le taux de participation remontera à 66 % pour une abstention de 34 %. Cette fois, Omar BONGO vole la victoire à Pierre MAMBOUNDOU MAMBOUNDOU. Suite à ce deuxième coup de force, on enregistrera aux législatives de décembre 2001, un des taux d’abstention jamais atteint. 87 % d’électeurs, en majorité, les partisans de l’opposition, s’abstiendront d’aller voter. Cette abstention aux allures de boycott favorisa le PDG par la présence majoritaire des pédégistés parmi les 13 % de votants et  permis encore une fois à ce parti, d’occuper 88 sièges à l’Assemblée Nationale. L’on se souviendra d’ailleurs que le gouvernement envisagea de rendre le vote obligatoire au Gabon.

Convaincus que les élections ne servent plus à rien au Gabon, les partisans de l’opposition à qui on a souvent servi l’argument de la fraude, désertent les bureaux de vote et les taux d’abstention deviennent de plus en plus élevés. Après la victoire attribuée une nouvelle fois à Omar BONGO en 2005, le taux d’abstention aux législatives de 2006 fut de 88 %, contre 12 % de participation. Conséquence, la majorité présidentielle remportera 98 sièges dont 81 pour le PDG. La participation à la présidentielle avait pourtant été de 58 % contre 42 % d’abstention.

Suite au décès d’Omar BONGO en 2009, la victoire d’André MBA OBAME à la présidentielle anticipée sera attribuée à Ali BONGO. Les législatives partielles organisées en juin 2010 après ce putsch électoral, verront une participation évaluée à seulement 8 % de l’électorat des sièges concernés.
Persuadé cette fois que son malheur viendrait d’un système électoral vicié par un fichier électoral truffé de doublons voir de quintuplons et des fraudes, l’opposition se lancera dans une campagne de boycott en 2011 avec pour thème, « pas de biométrie, pas d’élections ». Malgré tout, les élections auront bien lieu avec un taux de participation de 34,28 %, soit 65,72 % d'abstention. Grâce à ce boycott, le PDG réalisera son plus grand score depuis le retour au pluralisme politique, avec 114 députés sur 120 sièges.

De ces quelques données qui démontrent qu’après chaque présidentielle volée, emportés par un certain fatalisme (on va encore faire comment), les partisans de l’opposition ont toujours déserté les bureaux de vote, il y a lieu que les appareils politiques et les partisans de l’opposition prennent conscience de cette cause qui participe à produire les échecs de l’opposition aux élections législatives et locales. Cela exige une sensibilisation tout azimut de la part de l’opposition, pour sortir ses partisans de plus en plus pessimistes du fatalisme entretenu par des faits souvent non avérés et propagés sans preuves, et les ramener vers les urnes. Car, aucun changement, aucune alternance ne sera possible avec un peuple qui déserte les bureaux de votes.https://ssl.gstatic.com/ui/v1/icons/mail/images/cleardot.gif

 

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