Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La belle leçon de démocratie de proximité donnée par le département du Ntem

La belle leçon de démocratie de proximité donnée par le département du Ntem

Ce qui vient de se passer au conseil départemental du Ntem devrait faire école et libérer les consciences de ceux qui sont appelés à délibérer sur les affaires de nos départements et communes. En portant le compatriote Alfred Memine Me Zue à la tête de leur conseil, les élus locaux du département du Ntem ont démontré qu'ils savent ce qu'ils veulent et souhaitent le meilleur pour leur contrée.

Condorcet disait "Plus un peuple est éclairé, plus ses suffrages sont difficiles à surprendre [...] même sous la constitution la plus libre, un peuple ignorant est esclave". Pour l'avoir compris, les conseillers départementaux du Ntem ont refusé d'être ces esclaves enfermés dans l’ignorance, et ont décidé de marquer la différence par un vote libre, conscient et responsable, n'en déplaise à ceux qui continuent de confondre le rôle d'un conseil local, à celui des chambres du parlement.

A titre de rappel, les conseils municipaux et départementaux représentent les habitants d'une localité, quelle que soit leur appartenance provinciale, ethnique ou politique. Il n'y a en leur sein, ni débats politiques majorité présidentielle contre opposition, ni groupes parlementaires, parce qu'ils ne sont pas à confondre avec le parlement, ou l'on retrouve des groupes parlementaires représentant des tendances politiques. Cependant, ils peuvent y former des commissions spécialisées, composées des conseillers volontaires ou désignés pour leur expertise, sans distinction d'appartenance politique ; pour l'étude des questions relevant de leurs attributions.

Ils ont entre autres missions essentielles, de définir et de mettre en œuvre les moyens concourant à l'amélioration des conditions de vie des populations dans les établissements humains en matière d'habitat, d'espaces verts, de santé, d'éducation, de culture et d'environnement. Leurs compétences s’étendent à de nombreux domaines. Aussi, ils exercent leurs compétences en adoptant des "délibérations". C'est à dire en votant à la majorité absolue des conseillers, les différentes mesures prises pour l'intérêt des habitants qu'ils représentent et de leur localité. Pour n'avoir pas compris l'organisation et le fonctionnement des collectivités locales, l'on crois avoir affaire à une cadre d'empoignades politiques.

L'article 231 de la loi organique n° 15/96 du 6 juin 1996 Relative à la décentralisation précise que : "Les collectivités locales constituent un cadre institutionnel de la participation des populations à la vie de la nation. Elles assurent leur épanouissement et l'expression de leur diversité et garantissent à leur niveau l'expression de la démocratie". C'est cette démocratie qu'on appelle "la démocratie de proximité". Et au Gabon où l'esprit partisan a pris le dessus sur l'intérêt général, nous gagnerions à la promouvoir en complètent la loi relative à la décentralisation, par des articles se rapportant à la démocratie de proximité en prévoyant par exemple, la création des Conseils de quartiers dans les communes à forte concentration démographique, Institués par les conseils municipaux, en lieu et place des chefferies.

Ces Conseils de Quartiers qui comprendraient des élus municipaux, ainsi que des personnalités représentatives et des associations d’habitants, joueraient un rôle consultatif auprès des maires, particulièrement dans le domaine de la politique de la ville. En leur accordant un rôle de proposition et en les associant aux décisions dans un esprit de concertation, non seulement nos communes se développeraient avec la participation des habitants, mais l'exercice de la démocratie, plutôt que de commencer au sommet, par une dictature aveugle entretenue par les menaces, les intimidations et la violence. commencerait à la base, ce qui favoriserait le vivre ensemble, l'acceptation et le respect de l'autre dans sa différence.

C'est le sens qu'une personnalité comme Jean Eyeghe Ndong, apparemment trop en avance sur son temps, a donné à sa candidature à la Mairie de Libreville, lorsque le 23 aout 2013, il déclarait : " En posant ma candidature, je fais appel au rassemblement des Librevillois. Celui qui rompt avec l’ordre ancien et va au-delà des partis politiques. Ma candidature s’adresse à tous les gabonais quelle que soit leur appartenance provinciale, ethnique ou politique. Car, n’oublions pas qu’il s’agit d’élections basées essentiellement sur la gestion et que diverses sensibilités politiques élues sur la base du système à la proportionnelle, comme c’est le cas pour les élections locales, seront amenées à gérer des localités ensemble."

Les conseillers départementaux du Ntem l'ont bien compris et ont opté pour une nette rupture avec l'ordre ancien, en plaçant la gestion et les intérêts de leur département, au-delà des partis politiques. Comment ne pas applaudir et encourager une telle hauteur d'esprit ? Bravo et grand respect à ces compatriotes du Ntem.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article