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#Gabon : RÉVISION CONSTITUTIONNELLE : DE QUOI DEVRONT-ILS ETRE RESPONSABLES DEVANT LE PARLEMENT ?

Selon Article 28 de la Constitution, « Le Gouvernement conduit la politique de la Nation, sous l'autorité du Président de la République et en concertation avec lui.
Il dispose, à cet effet, de l’administration et des forces de Défense et de Sécurité.
Le Gouvernement est responsable devant le Président de la République et l’Assemblée Nationale, dans les conditions et les procédures prévues par la présente Constitution. »

C’est à ce titre que, ayant déterminé, en concertation avec le Président de la République,la politique de la Nation, pour le gouvernement dont il est le chef, le Premier ministre, se prête à l’exercice exigé par l’article 28a de la Constitution, qui dispose que :
« Dans un délai de quarante-cinq (45) jours au plus, après sa nomination et après délibération du Conseil des Ministres, le Premier Ministre présente devant l’Assemblée Nationale son programme de politique générale qui donne lieu à un débat, suivi d’un vote de confiance.
Le vote est acquis à la majorité absolue des membres de l’Assemblée Nationale. »

De ce vote de confiance de la majorité absolue des membres de l’Assemblée Nationale représentant le peuple souverain, le Premier ministre tire sa légitimité et bénéficie par conséquent, d’une part de souveraineté nationale obligeant le Président de la République à partager le pouvoir exécutif avec lui, et à être responsable devant le peuple qui par le biais de ses représentants, lui aura accordé sa confiance.

Ainsi donc, les dispositions de l’article 28 alinéa 3 et de l’article 28a ne peuvent pas avoir de sens si :
1- le gouvernement ne participe plus à déterminer la politique nationale ; (art. 8 nouveau)
2- le Président de la République détermine seul, la politique de la Nation ; (art. 8 nouveau)
3- il est le détenteur suprême exclusif du pouvoir exécutif et ne le partage plus avec le Premier ministre, même en cas de changement de majorité (article 8 et 28 nouveaux).

Ces incongruités d’une incohérence déconcertante appellent trois questions.

- Dès lors que le Président de la République détermine seul la politique de la nation et que le gouvernement ne conduit plus cette politique en concertation avec lui, mais plutôt sous son autorité, qu’est-ce qui justifierait la présentation par le Premier ministre, d’un programme de politique générale devant l’Assemblée Nationale, engageant devant celle-ci, sa responsabilité et celle de son gouvernement, dans une politique nationale n’émanant pas d’eux ?

- N’ayant plus à partager le pouvoir exécutif avec le Président de la République, à quoi servirait désormais le vote de confiance par lequel les représentants du peuple couvrent de souveraineté et de légitimité le Premier ministre et son gouvernement, lorsque les dispositions des articles 8 et 28 rendent simplement caduque l’article 28a ?

- Ne déterminant plus la politique nationale, et la conduisant sous l’autorité exclusive du Monarque, de quoi le gouvernement devra-t-il être responsable devant la Représentation Nationale ?

C’est cette monarchisation foufou qui ôte leur pouvoir à l’Assemblée Nationale et au Premier ministre, que les dialogueurs sont allés inventer à coup de millions à Angondjé. Qu’ils continuent à rêver d’une République sens dessus dessous, mais ça ne se passera plus comme avant.

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